La fragmentation croissante des chaines logistiques en une multiplicité d’acteurs aux intérêts divergents complexifie l’identification des flux de marchandises.
Face à la menace de crises sanitaires, les distributeurs s’en remettent à cette nouvelle technologie qu'est la blockchain, pour renforcer la traçabilité de leurs marchandises.
Technologie certifiante, reposant sur le pair-à-pair et sans organe de contrôle, la blockchain « ouverte » vise à restaurer la confiance au sein de réseaux complexes tels que ceux de la chaîne du froid, où le contrôle des normes de sécurité est un véritable enjeu de santé publique.
Réseaux logistiques complexes et rupture de visibilité
Les consommateurs réclament toujours plus de transparence sur la provenance des produits, auprès des marques, industriels comme distributeurs.
Désormais les professionnels de la supply chain cherchent avant tout la garantie de l’acheminement sans encombre de la marchandise de la part de leurs fournisseurs. Dans le cas de produits périssables, tels les produits alimentaires ou pharmaceutiques, cela signifie que les produits ne doivent pas avoir été détériorés pendant le transport ni avoir subis de rupture dans la chaîne du froid.
Or, en 2018, les pertes mondiales liées aux ruptures de la chaîne du froid représentaient 35 millions de dollars selon Froidnews.
Le maintien du colis à température constante exige un suivi strict, en temps réel, des températures de conservation des produits et du conteneur réfrigéré. La réglementation européenne exige une température de stockage comprise entre -3°C à +8°C. Pour les aliments surgelés ils ne doivent pas excéder -18°C.
Pour mener à bien sa mission, le logisticien doit visualiser en temps réel le réseau logistique et rattacher l’historique fiable de toutes les températures à chaque maillon du réseau logistique. Il doit également être alerté des seuils de dépassements, afin de repérer les containers problématiques pour les retirer rapidement des circuits de distribution.
La Blockchain: une solution de suivi de température par le transfert des responsabilités
Nombre de professionnels s’en remettent aux objets connectés afin de géolocaliser et de sécuriser leurs marchandises. Or, souvent, les trackers IoT de géolocalisation, en plus d’être coûteux, sont incapables d’engager la responsabilité réelle d’un acteur. Une palette de frais géolocalisée sur un quai pendant 45 minutes en plein été donnera l’information d’une dégradation du produit frais mais finalement contre qui se retourner ? Le responsable de l’entrepôt ? Le cariste ? Le chauffeur ? Il en va de même de l’utilisation unique d’un simple IoT de température.
Avec la blockchain il s’agit de suivre les transferts de responsabilité et non plus directement la marchandise. En identifiant toutes les interactions avec les biens, la visibilité étendue des réseaux logistiques est garantie même sur plusieurs niveaux de sous-traitance.
Au moyen de la blockchain ouverte, un tracker digital, unique, créé, pour tout matériel de transport permet de suivre, en temps réel, l’ensemble des acteurs de la supply chain.
Ainsi, cette technologie, permet aux acteurs de la chaîne logistique de “se refiler la patate chaude" de la responsabilité. Ce n’est plus un simple système déclaratif, basé sur la bonne volonté des acteurs, mais une véritable mécanique du consensus entre les acteurs qui permet de certifier les échanges de marchandises. Lors de ce transfert de responsabilité, le destinataire reste alors libre, en connaissance de cause, d’accepter ou de refuser la marchandise. Dès lors qu'il l'accepte il signe sa prise de responsabilité. Ceci permet ainsi de savoir à chaque instant “qui est responsable de quoi sur l’ensemble de la chaîne logistique”.
Couplé avec ce transfert de responsabilité blockchain, les IoT peuvent rajouter des informations et faisceaux de preuves importants. Documents de transport, photos mais aussi toutes les informations émises par un IoT peuvent être couplés au transfert certifié.
Grâce à la technologie blockchain, les logisticiens seront dorénavant en mesure de responsabiliser leurs équipes de transporteurs et de disposer de données réellement certifiées, le tout sans recourir à un tiers de confiance, donc pour un coût minime.