Comment expliquer simplement et objectivement la blockchain, cette innovation de rupture ? Comme vous allez le voir, comprendre le mécanisme qui agit en coulisse vous permettra de mieux appréhender la technologie, à commencer par ce qu’elle n’est pas. Enfin, tâchez de ne pas perdre de vue que la blockchain a été pensée au départ sous un angle “ouvert” et que donc seul un tel système, décentralisé, est à même de garantir l’implication vertueuse de ces certificateurs, les bien-nommés mineurs, rémunérés pour “service rendu” dans la sécurisation des transactions.
Blockchain : une définition entre horodatage de l’information et fonction certifiante
La blockchain ou “chaîne de blocs”, c’est avant tout un moyen de transférer de la valeur de pair à pair, autrement dit sans tiers de confiance ou organe central de contrôle (établissement bancaire, banque centrale, organisation gouvernementale…) .
On dit souvent de la blockchain qu’elle est semblable à un livre de compte ou, comme aime le rappeler l’informaticien et mathématicien Jean Paul Delahaye, à “un grand cahier collectif”. Ici chaque “page” équivaut à un bloc regroupant des milliers de transactions. Chaque bloc, préalablement validé par certains noeuds du réseau appelés “mineurs”, va être ajouté à la suite de la chaîne de blocs, constituant un nouveau maillon à cette chaîne et ainsi de suite.
En bref c’est comme si tous les participants, quelqu’ils soient, pouvaient écrire, mais pas supprimer ni modifier la moindre information préalablement inscrite. Il est en revanche possible d’y apporter des compléments d’informations a posteriori, un peu à la manière d’un amendement dans une loi. Ce faisant, ce n’est pas l’authenticité de l’information qui est garantie ici mais son intégrité. Cela veut dire que grâce à la blockchain, il est possible de débusquer la moindre tentative de modification de l’information a posteriori.
La transaction blockchain et la révolution de l’agencement des mécanismes de consensus
Le concept fondamental derrière le succès de la blockchain c’est le mécanisme de consensus basé sur les intérêts individuels de chacun qui est à l’oeuvre.
Quand A veux donner 1 bitcoin à B, A crée une transaction d’1 bitcoin vers B et l’insert dans un panier de transactions en attente de validation. Le mineur, acteur certifiant les informations, que l’on trouve exclusivement dans les blockchains publiques et ouvertes, va piocher dans ce panier et en valider l’exécution. Cette transaction sera incluse dans un bloc contenant des milliers d’autres transactions et, une fois ce cube validé, il sera ajouté au registre.
C’est cet enchainement de blocs de données cryptographiques contenant les milliers de transactions depuis le début que l’on appelle blockchain.
L’innovation blockchain repose sur le fait d’avoir placé des effets collatéraux aux objectifs individuels de chacun. Dans une relation tripartite classique : A devra prouver à B qu’il possède un bitcoin de valeur tandis que B devra récupérer ce bitcoin de valeur. La transaction sera donc l’effet collatéral de ces deux objectifs contradictoires. De son côté, si l’objectif individuel du mineur consiste à créer des blocs pour espérer être rétribué par des sommes sonnantes et trébuchantes, il aura besoin de transactions à mettre dans son bloc. Son effet collatéral sera alors de sécuriser la transaction. En effet, s’il est le premier à remplir un bloc de transaction, il peut actuellement espérer toucher 12,5 BTC (Entre 40 000 et 80 000 $ au cours actuel). Cette rémunération, appelée “coinbase”, est divisée par 2 tous les 210 000 blocs.
Ainsi en créant un mécanisme de consensus où l’on a agencé les effets collatéraux des objectifs individuels de chacun, la blockchain a généré un système qui se sécurise et se complète.