Tout préalable au déploiement de la technologie blockchain au sein d’une organisation, nécessite de faire un choix décisif mais ô combien difficile : vaut-il mieux opter pour une blockchain publique ou pour une blockchain privée ?
Au delà de la défiance de principe de nombre d’industriels vis à vis de la blockchain publique, il convient de rappeler que selon Deloitte France, 44% des entreprises travailleraient sur un projet de blockchain publique.
En effet, la garantie de la confidentialité des données n’est pas l’apanage de la blockchain privée. La blockchain publique peut, elle aussi, protéger vos données des consultations extérieures indésirables.
Comme vous allez pouvoir le constater, la blockchain publique offre de sérieux avantages à l’entrepreneur comme au logisticien qui se donne les moyen de l’apprivoiser.
Mais, avant d’aller plus loin, il est nécessaire d’éclairer le sens des termes “publique” et “privé” utilisés souvent à tort pour qualifier les blockchains.
Publique/privé: une distorsion de vocabulaire
Bien que communément utilisée dans les médias, la dualité publique/privée est trompeuse et suscite nombre de confusions. Cette classification fait en réalité référence à l’accès (supposé) aux données de la blockchain.
Aussi, mieux vaut-il lui préférer l’opposition ouverte/fermée qui mettra tout le monde d’accord (à commencer par les puristes de la communauté blockchain) en faisant référence à l’accès au protocole blockchain.
Parler de blockchain ouverte plutôt que de blockchain publique retranscrit davantage une réalité tangible où l’accès n’est pas conditionné par l’obtention d’une autorisation de la part d’un régulateur de la blockchain.
Il est possible de faire le parallèle avec internet/intranet, caractérisé par la régulation de l’accès au réseau : de la même manière la régulation de l’accès aux blockchains caractérise leur aspect ouvert ou fermé.
Il faut noter que ce n’est pas parce qu’une blockchain est ouverte que les données qu’elle contient sont accessibles à tous. Ainsi, Monero, ZCash ou autre blockchain dotée d’anonymisation des transactions, sont effectivement des blockchains dites ‘publiques’, mais le contenu de ces transactions n‘est visible que par ceux qui les ont effectuées — leur lisibilité est donc ‘privée’.
La blockchain dite “privée” ne présente pas d’accès libre pour être nœud du réseau, elle permet donc naturellement d’interdire la lecture de ses données aux tiers extérieurs. Toutefois cette fonctionnalité n’est qu’une option car il est tout à fait possible d’ouvrir la consultation des données de transaction à tous — et rendre alors les transactions publiques. C’est pourquoi le terme “fermé” est préféré à “privé” qui porte davantage sur cet accessibilité ou non aux données.
Par exemple, de nombreuses blockchains “fermées” dédiées à la traçabilité alimentaire permettent aux consommateurs de constater cette traçabilité et de s’assurer ainsi de la provenance des produits. Ces consommateurs n’ont pas besoin de demander un accès à la blockchain. Cette blockchain fermée est donc “publique” dans la mesure où sa base de données est lisible du public extérieur.
Blockchain fermée ou la possibilité de modifier ses données
Sur le papier, la blockchain fermée a tout pour rassurer, à commencer par son supposé filtrage à l’entrée pour la consultation et l’utilisation des données internes de l’entreprise.
La blockchain fermée rassure dans la mesure où elle permet à son propriétaire ou à un groupe suffisant de ses utilisateurs de contrôler son accès et modifier, s’il le faut, les données inscrites dans la blockchain.
Mais la blockchain fermée n’ayant pas de protocole ouvert pour valider les transactions, sa sécurité ne repose que sur l’obfuscation du réseau et la confiance entre ses membres. Très loin donc, de l’aspect “trustless” — sans besoin de tiers de confiance — des blockchains ouvertes.
L’essentiel de la sécurité permise par les blockchains fermées repose donc sur leurs barrières à l’entrée, ce qui les rends presque aussi faillibles que des bases de données classiques.
Blockchain ouverte , une valeur probatoire encore méconnue
Comme nous l’avons expliqué, malgré l’utilisation abusive du qualificatif “publique”, une blockchain ouverte permet pourtant de garantir le caractère privé des transactions. Mais son principal avantage réside dans la valeur probatoire qu’elle procure.
Parce qu’elle dispose de mineurs qui sont économiquement incités pour cumuler des transactions dans des blocs, le consensus est donc réalisé de manière mathématique par des entités qui ne sont pas des tiers de confiance. Une fois le bloc créé, il faudra de plus en plus d’énergie pour revenir en arrière, jusqu’à ce que çà devienne quasiment impossible sur Bitcoin au bout d’une heure par exemple. L’immuabilité des données que produit le protocole utilisé conduit à pouvoir apporter ces informations comme des preuves d’existence d’une transaction vis-à-vis d’un tiers extérieur.
Par exemple, chez Ownest, la traçabilité que nous procurons aux supply chains et aux retailers, doit avoir une valeur probatoire. Pour obtenir cette valeur probante, il est hors de question que nos clients soient juges et partis en ayant un moyen de contrôler et modifier les transactions et, de façon équivalente, nous ne pouvons pas non plus agir en qualité de “tiers de confiance” si nous sommes rémunérés par l’une des partie. C’est pourquoi nous devons recourir à la blockchain ouverte.
Ce caractère ouvert garantit l’indépendance, l’incorruptibilité et l’immuabilité des données inscrites sur la blockchain. Elle est pour nous un allié précieux en matière de suivi et de preuve du transfert de responsabilité.
Envie d’en savoir plus sur les bienfaits de la blockchain publique pour votre chaine logistique ? Contactez-nous dès à présent.