La blockchain à l'épreuve de la transformation numérique
Alors que 25 000 projets Blockchain ont été recensés au niveau mondial en 2017 d’après un rapport CNBC, cette innovation, pourtant créatrice de valeur, notamment dans la logistique, continue de susciter un sentiment mitigé auprès des décideurs.
Or, toute transformation numérique, fil rouge du SITL 2019, demande un effort d’adaptation et draine inévitablement son lot d’enthousiastes et de réfractaires. Le déploiement de cette technologie au sein de votre organisation ne fera pas exception.
Voilà pourquoi au delà du buzzword et du type de blockchain choisi, son déploiement sur vos réseaux logistiques doit s’inscrire dans une réflexion stratégique sur le long-terme et prévoir un accompagnement et une sensibilisation de l’ensemble des parties prenantes pour être réussie.
Technologie aussi révolutionnaire en matière de confiance interpersonnelle que complexe, la blockchain commence à être, lentement mais sûrement, adoptée par de nombreuses entreprises, alors pourquoi pas vous ?
Voici comment réussir ce grand bouleversement sans accroc et transformer durablement vos réseaux logistiques.
1- Audit et réflexion stratégique : une blockchain… mais pour quoi faire ?
Avant de commencer votre démarche rappelez-vous que la blockchain n’a de raison d’être que si votre activité ou votre secteur d’activité souffre d’un manque de confiance.
Commencez par voir si votre organisation est confrontée à d’importants flux d’informations quotidiens et un très grand nombre d’individus indépendants aux intérêts divergents (fournisseurs, prestataires, entreprises tierces…).
Il s’agit d’abord de s’assurer que la blockchain puisse se muer en facilitateur pour votre organisation (fluidification des échanges, sécurisation du système d’information, certification des données, simplification des processus…) tout en offrant une fiabilité supérieure aux technologies traditionnelles.
Commencez par réaliser un audit de situation (type/taille/fréquence des transactions interpersonnelles, dispositif de saisie des informations et donc évaluation de la fiabilité des informations), avant de définir vos besoins (niveau de sécurisation des données échangées, type de gouvernance souhaitée…), le tout dans une démarche test and learn.
En matière de besoin, il convient de viser une externalité positive supérieure au simple stockage d’informations tel que le permettrait une simple base de données.
Enfin, malgré la difficulté que certaines organisations très centralisées et hiérarchisées éprouvent face à la perte de contrôle qu’elle implique, il est vivement recommandé d’opter pour une fonctionnalité conçue pour la blockchain ouverte décentralisée.
Lors du précédent salon Blockchain Paris, Anne Taudin, Head of Marketing France chez Cognizant Event proposait une trame pour choisir la blockchain adéquate :
- le framework (smart contract…)
- l’architecture (privée/publique/ouverte/permissionned)
- les applications stratégiques
Passé cette première difficulté, il vous faudra affronter un obstacle de taille au nom barbare: la scalabilité.
2- Scalabilité et intégration organisationnelle de la blockchain
“Très difficilement falsifiable, la blockchain permet de valider des transactions en temps réel sans passer par un tiers de confiance.”
On l’oublie souvent mais c’est à la blockchain de s’adapter à votre activité et non le contraire.
Ainsi cette possibilité de s’adapter à l’activité de l’entreprise et à ses évolutions, aussi appelée scalabilité, compte parmi les deux freins majeurs au déploiement de la technologie à grande échelle.
La blockchain doit s’intégrer à la stratégie de votre entreprise et répondre à l’un de ses enjeux: digitalisation, transparence/traçabilité, sécurisation/certification des biens ou des données.
Pour vérifier la scalabilité du projet, il est conseillé de solliciter des organismes spécialisés dans la transformation digitale et plus encore dans la blockchain comme Blockchain Partner ou Cosensys.
Reste encore à trouver le ou les experts blockchain, enthousiastes de la première heure, présents au sein de votre entreprise ou extérieure(s) et capable(s) de convaincre l’ensemble du personnel du bien fondé de la technologie au sein de l’entreprise.
3- Compréhension et sensibilisation des parties prenantes
Outre les décideurs convaincus de son utilité pour leur activité, le terme « blockchain » et son usage a de quoi en rebuter plus d’un. Après tout il s’agit d’une technologie décentralisée qui s’attaque à un monde encore très centralisé…
Pas de panique toutefois: la blockchain, aussi complexe soit-elle, n’en reste pas moins surtout une transformation digitale : elle engendre ainsi des modifications techniques, des changements de technologie, voire des refontes complètes de processus.
Toutefois, pour Benoît Lafontaine, directeur technique du cabinet de conseil IT Octo Technology, lors de la conférence USI dédiée à la transformation digitale, en juin 2017, “l’erreur serait de ne voir dans la blockchain qu’un moyen de réduire les coûts ou d’optimiser les processus. La blockchain n’est pas un simple outil, il faut la voir comme un nouvel espace à conquérir, comme l’était Internet.”
Ainsi pour être compris et accepté, la volonté d’adopter la blockchain doit émaner du top management pour espérer embarquer l’ensemble des parties prenantes. Celui-ci devra soutenir le déploiement tout au long du projet. Il ne peut provenir d’une simple intention spontanée isolée.
On l’oublie souvent mais tout changement nécessite un accompagnement de l’ensemble des parties prenantes.
Parmi les principaux freins identifiés de la transformation numérique figurent l’impression de perte de contrôle de la part des collaborateurs, le sentiment d’un avenir incertain, ainsi que la sensation que tout sera différent demain. Un plan de communication pertinent et efficace, mue par une vision stratégique claire, expliquant les choix réalisés et les finalités, permettra de réduire les incertitudes.
En effet une étude PMI a constaté que 28% des initiatives stratégiques supervisées par les responsables de projets sont considérés comme des échecs. Parmi les problèmes soulevés 70% évoquent le déploiement des usages, 55% la transformation culturelle, 44% un changement de processus.
Il peut s’avérer utile de s’appuyer sur un “key user” ou un “sponsor” lié à l’écosystème entrepreunarial Crypto ou blockchain. C’est à lui qu’il reviendra d’impliquer les équipes et de faire de la pédagogie afin de diffuser les nouveaux usages.
De plus, trouver un tel profil aidera sensiblement dans le recrutement de développeurs spécialisés chargés de mettre en oeuvre une blockchain. De quoi gagner un temps précieux si l’on en juge le caractère récent de la technologie, et de ce fait, de la rareté des (vraies) compétences. Trouver des profils techniques suffisamment pointus pour mettre en place des POC (Proof of concept) est loin d’être évident. D’autant plus que la technologie blockchain n’est pas encore arrivée à maturité et est encore en phase de R&D.
En résumé, pour réussir votre transformation digitale, vous devrez disposer de l’ensemble des 5 fondamentaux suivants:
- une vision
- des compétences
- des incentives
- des ressources / moyens
- un plan d’action
Dans de nombreux pays développés, plus de la moitié des entreprises assurent qu’elles adopteront la blockchain d’ici moins de quatre ans, selon une étude du Forum économique mondial.
"Preuve que la blockchain agit sur l'opérationnel: ce sont les responsables logistiques et supply chain qui viennent nous voir pour améliorer l'UX ou les accompagner dans leur transformation numérique et non les responsables innovation."
- Clément Bergé-Lefranc au SITL 2019 -
Chez Ownest nous pensons que tout déploiement d’une solution blockchain au sein de votre entreprise doit être nourrie d’une vision claire et précise. Comme nos clients actuels, Carrefour, Orange et Cdiscount, sollicitez-nous pour votre accompagnement au changement. Ainsi vous ne verrez plus la mise en place d’une blockchain comme un outil a priori incompréhensible mais bien comme une technologie capable de soutenir votre transformation digitale et de présenter un ROI évident.